Titre : Paris-soir
Éditeur : s.n. (Paris)
Date d'édition : 1925-01-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34519208g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 janvier 1925 18 janvier 1925
Description : 1925/01/18 (A3,N471,ED2). 1925/01/18 (A3,N471,ED2).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG31 Collection numérique : BIPFPIG31
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Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7636895s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-235
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/01/2015
15 cent.
DEUXIÈME ÉDITION
6 pages
Eugène MERLE, Directeur
Quotidien
Troisième année M" 471
-« DI NANCH[ 18 NVIIR 1«
DIRECTION - RÉDACTION
ADMINISTRATION
Paris - S oir- Publicité
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te Paysan-Sourseois
Il se produit dans nos campagnes,
tout au moins dans la région que je
tonnais particulièrement, en Berry, un
cfait économique et psychologique qui
ne me semble pas avoir été mis beau-
[coup en lumière jusqu'Ici.
Notre paysan s'est métamorphosé.,
[cc Naturellement ! me direz-vous : le
progrès ! l'instruction ! » Non. L'ar-
gent ! L'argent a causé sa brusque
.transformation. La terre a pris beau-
coup de plus-value depuis la guerre et
le cultivateur, presque complètement
exonéré d'impôts, a retiré d'importants
bénéfices de la vente de son bétail et
des produits de: toutes sortes. Il a rempli
son bas de laine de Bons de la Défense
Nationale, d'abord parce que ces « bons»
rapportent tout de suite un intérêt, et
puis, il n'a plus pour le papier, même
le papier-monnaie, cette méfiance que
ses frères témoignaient aux assignats.
Il dit seulement avec une nuance d'in-
quiétude : -
— J'en ons trop ! Ça pourrait mm
craquer !
Il préfère néanmoins quelque chose
de plus solide encore, qu'il connaît
mieux, qui lui inspire vraiment con-
fiance : la terre ! II ,en achète autant
qu'il peut. Quantité de fermiers se sont
rendus acquéreurs des domaines qu'ils
cultivaient avant 1914. En France, le
nombre des paysans devenus proprié-
taires se chiffre par centaines de mil-
liers. La preuve -en est que les droits
sur les mutations d'immeubles se sont
accrus depuis 1919 dans des proportions
formidables.
Ce morcellement des terres est d'ail-
leurs un bienfait. Plus les vastes domai-
nes deviennent rares, plus les exploita-
tions moyennes se multiplient, plus
nous aurons de petits cultivateurs indé-
pendants, mieux la terre s'en trouvera.
Le paysan, c'est l'épargne, nous le sa-
vons, et son épargne va généralement
à la terre. Il la soigne davantage depuis
qu'elle lui appartient et lui, si âpre au
gain, si rebelle autrefois à toute nova-
tion, n'hésite plus à acheter des machi.,
nés agricoles et des engrais chimiques
Cet état de choses devait avoir fatale-
ment une répercussion sur sa mentalité.
Le Germain de George Sand, le Four-
chon de Balzac, le père Fouan de Zola,
ni les uns ni les autres ne ressemblent
au paysan actuel. Devenu propriétaire,
Jacques Bonhomme a brisé tous les
liens qui le rattachaient encore au pas-
isé. Il s'est séparé de tous les témoins
gênants ; coutumes, costumes, inobi,
lier, langage, etc. dans lesquels, il re-
trouvait le souvenir de son ancienne
servilité. Il a jeté sa blouse aux orties,
remplacé dans sa maison le vieux dres-
soir luisant par un buffet Henri II, le
« lit à quenouilles » par un lit en ci-
tronnier avec des roses et des pigeons
pyrogravés sur les panneaux. Il élève
le verbe, chasse, fume de gros cigares,
mange de la viande tous les jours, roule
en automobile avec ses veaux et ses
cochons et fait partie du Conseil muni-
cipal !
L'un d'eux voulut s'offrir des meu-
bles de salon « épatants ». Il vint à
Paris avec sa femme pour les acheter :
quatre fauteuils et un canapé en Au-
ibusson (en vrai !.).
— Ah ! me disait la paysanne, ses
gros bras potelés et rougeauds sortis
de leur carapace de soie, si v'aviez vu
la tête à Mme X. (ici le nom d'une no-
table bourgeoise du pays) quand ma
bonne a poussé les volets de mon sa-
lon et enlevé les z'housses de mes Au-
ibussjtn : elle a failli se trouver mal.
C'est que les siennes représentent des
fleurs et les miennes, c'est les fables
de La Fontaine. Et celles-là coûtent
ben plus cher !.
Je ne suis pas hypnotisé par le passé
au point de souhaiter le retour de 4a
diligence et de l'éclairage au suif, mais
je ne puis m'empêcher de regretter cer-
taines choses que l'enrichissement .du
paysan a reléguées au grenier parmi
les ustensiles hors d'usage. « Toute la
richesse, toutes les splendeurs, toute la
grâce du monde est dans le passé », a
dit Anatole France dans la Vie en fleurs.
Et c'est en effet toute la grâce paysanne,
avec ses gestes, ses attitudes, son natu-
rel, qui disparaissent avec les traditions,
les mœurs, les choses du passé. Le pay-
san a été piqué de la piteuse Vanité
d'être habillé et meublé comme un bour-
geois ; mais, en voulant ressembler au
citadin, en recherchant le luxe et l'ar-
tifice, il a perdu le sens de cette simpli-
cité qui était belle parce qu'elle était
proche de la nature.
Sans doute, mon bonhomme a quel-
que ressemblance avec le « Nouveau-
Riche »» dont la silhouette est apparue
sur les tréteaux, dans les illustrés et dont
tes bons mots ont alimenté les nouvelles
à la main des quotidiens et des journaux
humoristiques, mais l'enrichi de la cam-
pagne diffère beaucoup de celui des vil-
les. C'est bien un type nouveau que je
vous présente, et je suis étonné qu'il
ne se trouve pas un auteur pour mettre
à la scène le Paysan-Bourgeois du xx*
siècle, alors que Molière, au XVIIe siècle,
nous donnait le Bourgeois-Gentilhom-
me !
Rions de ses travers, mais il serait
injuste de ne pas reconnaître qu'après
des siècles de misère et d'asservisse-
ment le paysan a bien droit à ce
bonheur que lui enviait, par anticipa-
tion, le poète de Mantoue, et disons-
nous que, si tel est son plaisir, c'est
bien un peu son tour de faire, aujour-
d'hui, le bourgeois !
Hugues LAPAI RE.
NOTRE CONTE
En 58 page
PREMIER ANNIVERSAIRE
A L'EXPOSITION DES ARTS DÉCORATIFS !
Gorky, Chaliapine
et Lounatcharsky
vont être nos hôtes
Les plus éminents représentants
de l'art fusse les accompagnent
Nous avons informé nos lecteurs de la
participation de la Russie des Soviets à
l'Exposition Internationale des Arts Dé-
coratifs, et de l'arrivée prochaine à Pa-
ris d'une délégation moscovite dirigée par
le commissaire du peuple à l'Instruction.
publique Lounatcharsky.
Cette information est aujourd'hui con-
firmée. JJne dépêche de Leningrad pré-
cise, en outre, que M. Lounatcharsky sera
accompagné de Mme Kamenev, la sœur
de Trotskv.
La délégation sera composée des plus
éminents représentants de l'art russe mo-
derne. En tête, le grand écrivain Maxime
Gorkii et l'inoubliable créateur de Boris
Godounov, Fédor Chaliapine.
A leurs côtés arriveront l'architecte Mel-
nikoV,, le régisseur du théâtre Kamerny
Taïrov. l'artiste connue. Mme Coopex, le
président de l'Académie des Beaux-Arts
Kogan, le musicien Kuper, le peintre
Iakoulov, la grande couturière Mme La-
manova, le poète Malakovsky, et la dan-
seuse Spesivtzeva.
LE CHIEN PORTEUR
Ce lion ioutuu àscompag ruant sa maîtres-
se-, retour des grands magasins, est cons-
cient de sa nouvelle fonction ; aussi prend-
il un air digne. C'est qu'il tient la place
du mari de la jeune femme, et encore..,,
le mari eût, certainement, lui, porte Les
plus, lourds colis.
LA POLITIQUE DU CARTEL
Politique générale
L
es lauriers dont s'est couvert jadis feu
M. de Lasteyrie empêchent de dor-
- -r Il .,., ,
mIr il. ixene Laiarge, seul survivant au
Bloc national en Corrèze. Ce député, qui,
comme les peuples heureux n'a pas d'his-
toire, brûle d'interpeller le Gouverne-
ment sur la politique générale. et Le
pain augmente, la crise sociale est pro-
che, les consciences sont troublées, l'Al-
lemagne ne désarme pas. » D'effroya-
bles catastrophes nous menacent. L'an-
goisse étreint M. Lafarge qui somme la
majorité « de prendre ses responsabi-
lités B !
Hélas! le président du Conseil n'a
point paru s'émouvoir des périls qui mo-
tivent l'angoisse patriotique de M. La-
farge. Il a demandé et obtenu le renvoi
à la suite de l'interpellation. Dérobade ?
Pas du tout ! Réponse du berger à la
bergère. La politique générale, dans les
circonstances actuelles, est prétexte à
vains bavardages. Lui consacrer un dé-
bat particulier, alors que chaque jour,
à propos du budget, chapitre par chapi-
tre, elle fournit l'occasion de débats ap-
profondis, c'est vouloir perdre du temps
et saboter le travail parlementaire. Le
prix du pain hante les nuits de M. La-
farge ? Comme nous le comprenons !
Mais aussi quelle sollicitude à retarde-
ment ! Il y a cinq ans que la question
se pose et que M. Lafarge se tait. Ré-
cemment, une discussion sur la vie chère
s'est instituée devant la Chambre. M.
Lafarge n'y a point participé. Sa vigi?
lance était-elle en défaut et spn an-
goisse endormie ? Cette semaine, l'inter-
pellation de notre ami Masson sur les
arrèves de Douarnenez a nermis au Gou-
vernement, par l'organe de M. Camille
Chautemps, de préciser son attitude
dans la crise sociale qu'appréhende M.
Lafarge. Le discours de M. Chautemps
constitue l'affirmation politique la plus
hardie qu'un Gouvernement ait jamais
osé produire sous la troisième Républi-
que. M. Lafarge n'a rien dit, et ses amis
sont restés cois à leur banc.
L'examen du budget des affaires
étrangères réserve à M. Lafarge de nou-
veaux sujets d'angoisse. M. Herriot dé-
montrera, textes en mains, que si l'Al-
lemagne tente dé faire de sa police une
armée, « c'est qu'à Boulogne M. Mille-
rand a toléré ce camouflage a, que le
contrôle de ses préparatifs militaires a
été supprimé par l'occupation de la
Ruhr et rétabli à la suite des accords de
Londres.
Pour le moment, il importe de voter
un budget en équilibre.
La majorité s'y emploie, laissant M.
Lafarge à son angoisse qui est celle d'un
rescapé dont le suffrage universel, par
un hasard qui ne se reproduira plus, a
renouvelé le mandat. C'est sur le sort du
Bloc national que se lamente le colistier
de M. de Lasteyrie.
Condoléances, Monsieur !
L.-O. FROSSARt.
LA CRISE ALLEMANDE
Pourquoi le taiiiet Luther
n'a pas paru au Reichstag
Les syndicats ouvriers menacent
; de faire la grève générale
* Il est dit que la crise allemande
traînera d'épisode en épisode. Le cabi-
net Luther, qui devait se présenter de-
vant le Reichstag hier soir, a déclaré
qu'il devrait ajourner sa déclaration par-
ce qu'il n'était pas au complet. Il lui
manquait plusieurs ministres, dont un
particulièrement important, le ministre
defa Finances. Les personnalités aux-
quelles s'est adressé M. Luther lui ont
opposé un refus. Il se' peut que ces re-
fus aient été dictés par des raisons po-
litiques ou par des considérations tech-
niques.
+ En fait, des conflits sérieux sujJ-
sistent entre les nationalistes et les ca-
tholiques. Ces conflits portent :.
• 1° Sur la politique extérieure.
nationalistes veulent prbtester, contre *e
maintien de l'occupation de Cologne en
des termes que répudient les catholi-
ques.
2° Sur la politique intérieure. Les na-
tionalistes se refusent, à insérer le mot
République dans la déclaration, tandis
que les catholiques se proclament atta-
chés à la Constitution. Les nationalistes
prétendent revaloriser la dette publique
abolie-par la- faillite de l'ancien mark,
et lès catholiques et aussi les populis-
tes, répugnent aux propositions que fait
la droite, et qu'ils jugent désastreuses.
+ Mais l'opinion populaire s'émeut
de plus en plus en Allemagne. Le jour-
nal du parti social - démocrate, le
Vorwaerts, déclare que, si les nationa-
listes se livrent à une attaque quelcon-
que, la classe ouvrière leur répondra
par la grève générale.
M, Kanitz, dont la participation
au Cabinet Luther est certaine Il
* La journée de lundi sera, donc très
intéressante.
En attendant, les pourparlers franxco-
allemands continuent à traîner. Ils ne
reprendront sans doute activement
qu'une fois la crise ministérielle du
Reich liquidée d'une manière ou de
l'autre.
Un Office spécial assurera désormais
la répartition des prestations en nature
"Le régime actuel a lésé les Régions
dévastées", constate M. Herriot
M. Bouilloux-Laffont présidecette séance
matinale, consacrée à la création d'un
office dé prestations en nature, et que sui-
vent une quarantaine de députés.
Nécessité et objet de l'office
M. Lucien Lamoureux, rapporteur, ad-
joint de la commission des Finances, de-
mande à ses collègues de voter ce projet
urgent. La mauvaise foi allemande, en
matière de prestation, est éclatante. Mais
nous avons commis des fautes en n'orga-
nisant pas cet office. Il est nécessaire. Il
aura trois opérations à faire : propa-
gande, paiement des livraisons faites par
les particuliers allemands ; encaissement
des sommes dues par les parties prenantes
françaises.
M. Lamoureux décrit ensuite le iraéea-
nisme administratif : un comité de six
membres sous l'autorité du président du
Conseil l'administrera.
M. Désiré Ferry regrette que la com-
mission des Affaires étrangères n'ait pas
été consultée et demande un choix judi-
cieux des membres du conseil.
La discussion générale est close et l'on
passe aussitôt à l'examen des articles.
Une priorité aux Régions libérées
Sur l'article premier, un débat assez
long s'engage entre M. Philippoteaux et
M. Herriot au sujet des Répons libérées.
M. Philippoteaux voudrait que l'on attri-
buât aux Régions libérées un minimum de
200 millions de prestations en matériaux
par priorité, à titre de garantie.
M. Herriot assure que cet amendement
est parfaitement inutile et qu'il suffit,
pour tranquilliser tout le monde, de l'en-
gagement que prend le gouvernement de
veiller avant tout aux intérêts des Régions
libérées. Ce n'est pas sa faute si la poli-
tique des préstations en nature a été né-
gligée avant lui et si les Régions libérées
en ont pâti. Il n'en sera plus ainsi.
t Voir la suite e113e pàge,
QUAND LE MILITAIRE EST ROI.
à -
Comment l'Êtat-Hajor général encourage
la reconstitution les régions dévastées
(De notre envoyé spécial.)
Reims, janvier 1925. — Pour instruire
in procès, il faut d'abord en connaître.
D'est le propre du journaliste qu'il s'ef-
'orce, dans tous les cas, à se renseigner
ivant d'exercer son humeur. Cette enquête
Ruines de guerre, à Suippes
pouvait nous valoir tous les reproches fors
un seul. Nous étions bien renseignés.
Le voyage ne manquait pas d'attraits.
Il en débordait au contraire. On se diver-
tit, a la vérité, comme on peut. Courir le
steppe marnais ne prête pas au plaisir,
mais oe camp de Tahure, rongeur comme
une mauvaise lèpre, ce bled enclavé dans
les plaines, cet affreux musée de la « gran-
de guerre » entretenu et conservé au plein
milieu d'un département de France, quelle
farce !
— Ouais I Pour vous,; Parisien et pas-
sant, c'est une farce, nous disaient les vil-
lageois. Mais si vous en étiez, comme nous,
les victimes, sans doute la trouveriez-yous
moins drôle ! Tout n'est pas de rire. Ve-
nez-vous pour nous gausser ou nous aider?
Car les villageois, ici, aiment les plai-
santeries courtes. Celle-là, qui leur coûte
cher, dure depuis 1918, durera plus long-
temps encore si les choses vont leur train.
Ils en ont été les dupes. Peu ou prou dé-
fendus, ils se préparent à l'être davan-
tage.
Excédés par une lutte inégale — l'auto-
rité militaire omnipotente contre des con-
tribuables, le pot de fer contre le pot de
terre — ils posent tout à trac la question :
« Pour nous ou contre nous ». Qu'on
s'étonne de la mise en demeure, et ces fins
Champenois, tout pleins d'une sage r er-
ve, deviennent aussitôt les plus loquaces du
monde, étalent leurs griefs, amassent leurs
doléances, trouvent, pour persuader, une
éloquence pleine de sel.
Bernard Lecache.
[[Voir, la suite en 3* page)
AUJOURD'HUI A CLICHY
Les Moscoutaires
11 vont
se bolcheviser
En attendant, ils devront réintégrer
après avoir exclu
Il y a des gens qui se disent bolchevis-
tes, et qui ne sont pas du tout des bal-
iCthBViistes.; Tels les adhérents, cependant
orthodoxes, de la section française de -l'In-
ternat ionaile Communiste. Ils ^'en font,
eux-mêmes, l'aveu, ce matin, à la salle
de-s fêtes de Clifchv, 19, rue Reflut.
A neuf heures, en effet, ils ont ouvert
un Congrès qui, pour être national, ne
tend pas moins à la « bolchevisation » du
Parti. Ce n'est pas, comme on voit, un
Congrèsordinai:re.'
La « bolchevisation » s'opère dans un
mystère absolu. La presse bourgeoise est
impitoyablement exclue.
A la vérité, la bolchevisation réclamée
du Congrès peut paraître curieuse..
Pour commencer, les Moscoutaires de-
vront, sans murmurer, exécuter les or-
dres de Moscou.
Or, ce sont d'étranges ordres.
Le Parti français a reçu sommation de
réintégrer dans son sein Monatte, Ros-
mer et Delagarde, qu'il yîent si gentiment
d'exclure.
La pilule est amère et d'autant plus dif-
ficiile à avaler que les trois moscoutaires
déchus ne veulent pas revenir.
On dit qu'ils se trouvent fort bien à la
porte, et préparent une publi'cation qui
les séparera tout à fait de leurs ex-cama-
rades.
La situation intérieure de l'organisation
ne manquera pas non plus de dresser les
congressistes les uns contre des autres.
Louis Sellier, secrétaire-.général, fut
démissionnaire durant trois jours. Démis-
sionnera-t-ill tout à fait ?
Les conseillers municipaux Colly, Ca-
miMe Renault, Jean Morin, fatigués de la
férule à Treinl, entendent ne plus se re-
présenter aux prochaines élections. Se-
ront-ils exclus pour désertion en présence
de l'ennemi ?
Le citoyen Garchery, député de la Seine,
qui! a reçu l'ordre de se présenter contre
le socialiste Pierre Dormoy, aux élections
municipales, refuse d'obéir. Sera-t-il ex-
communié ?
Enfin, le Partil entend conquérir toutes
les mairies de banlieue. Docilement, le
citoyen Marcel Cachin s'est fait instrire
en qualité d'électeur à Saint-Ouen. pour
ne pas y être élu. Quant au vaillant, Cou-
turier. il sera, tête de liste à Levalilois.
Bolchevisons ! Boltehevisons !
EN 2 PAGE :
La Critique dramatique
de HENRI BERAUD
La Critique musicale
de GEORGES PIOCtf
Les aviateurs du raid Paris-Tchad
attendent toujours le beau temps
La mission du Tchad n'a pas encore pu
partir, ce matin, par suite de la brume qui
règne sur la région parisienne.
Dès sept heures, les pilotes de Goys, Vuille-
min, Pelletier Doisy et Dagneaux se trou-
vaient à l'aérodrome de Bue, où les méca-
niciens Basin et Kneeht passaient l'inspec-
tion des machines.
A onze heures, les bulletins météorologi-
ques signalaient toujours la brume dans
toute la région parisienne où, en certains en-
droits, la visibilité n'excédait pas 50 mètres.
En présence de cette situation. le départ du
raid fut à nouveau ajourné à demain.
Nouvelles découvertes
archéologiques en Egypte
Londres, 17 janvier. — Des Améiricains
qui faisaient des fouilles à Sakhara, vien-
nent de mettre au jour une tombe de la
III" Dynastie, antérieure de 3.000 ans ài
celle de Toutankhamen. Sakhara est siltué
à seize kiilomètres des pyramides de Giseh,
et est la nécropole de Memphis, la plus
ancienne capitale de l'Egypte. Récemment
on y a découvert une statue de Gepi Ier,
un pharaon des premiers âges de l'Egypte.
ARAIGNEES Db SOIR
Jeux de mains.
Deux députer MM. Montigny et Palmade,
veulent empêcher leurs petits camarades de
se battre.. pendant les heures de travail par-
lementaire. Dans ce. dessein, ils proposent
que la peine' capitale, c'est-à-dire la censure
avec exclusion temporaire, puisse être pro-
noncée en toute souveraineté par le prési-
dent sans consultation préalable de l'As-
semblée.
Il est certain que, dans l'état actuei du
règlement, ce pauvre président se trouve à
peu près désarmé. Pour protester contre le
désordre, il n'a guère d'autre ressource que
de couvrir sa tête d'un, chapeau, ce qui est
une autre manière de se voiler la face. Sans
doute la réforme préconisée par le groupe
Palmade-Montigny donnera-t-elle de bons rér
sultats. Si elle échoue, on pourra toujours
en essayer une autre tendant, non pas à ren-
forcer les pouvoirs du président, mais à mo-
difier le rôle des huissiers. Lorsque deux
députés manifestent l'intention d'en venir
aux mains, douze huissiers se précipitent
immédiatement pour les retenir par les bas-
ques de leur jaquette. C'est ce qu'attendaient
les deux compères, satisfaits d'un incident
qui leur procure à peu de frais, dans leur
circonscription, une flatteuse réputation,
d'homme A poigne et de mauvais coucheur.
Il faudrait changer cela. Dorénavant, les
huissiers ne devraient plus intervenir que
pour isoler les champions, les soigner entre
deux rounds et compter les dix secondes
dans les oreilles du vaincu. Cette sage atti-
tude contribuerait certainement à pacifier
l'hémicycle.
Voyant que la foule se disposait à le laisser
massacrer tranquillement son adversaire,
Marius s'écriait : (c Alors, quoi ! on ne
sépare plus, ici !. » Il y a beaucoup de
l Marius à la Chambre.
Bernard GERVAISE.
Hugues LAPAIRE
M. Hugues Lapaire a mérité d'être
dénommé par Laurent Tailhade, qui
n'était pas un bénisseur, « le Remi
Belleau de la pléiade patoisante ».
C'est l'âme de sa terre, si nous
pouvons dire, qu'on respire tout au
Gong de l'œuvre déjà' considérable de
cet écrivain de- terroir, fervent ré-
gionaliste, qui connaît, aime et chante
le Berry et les Berrichons.
Son naturalisme (il, a le souci de
l'observation juste et le goût des dé-
tails évocateurs, ses paysans aux-
quels il fait parler ce français un
peu archaïque dans lequel s'expri-
ment les gens du Centre, ne sont « ni
anges ni bêtes ») s'élève, cependant,
un peu au-dessus de la vie réelle, la
poétise et, pour tout dire, l'idéalise,
mais en lui laissant ses propres 'COL'"
leurs. Et il conte volontiers de sa-
voureuses histoires où la malice fron-
deusè des Nivernais imprègne cha-
que page et montre, en même temps
que sa solidité foncière, la finesse na-
tive d'une race ayant eu le rare pri-
viilège de naître dans une des plus
aimables contrées du pays de France.
Son style est limpide et nerveux com-
me le vin blanc des pays où il semble
qu'il se soit nourri, lui aussi, du suc
d'une terre où pousse la vigne. Le
mot juste, le mot qui dit « chat .»
quand ii s'agit de dire « chat », le
fleurit sans vergogne et sans hypo-
crisie.
Une dizaine de volumes de poésies
parmi lesquels Ait Pays du Berry et
Les Chansons berriaudes ; une quin-
zaine de volumes, romans et nouvel-
les, dont UEpervier, qui. valut à son
auteur le Prix Jean Revel, Les Acca-
pareurs, le Prix Balzac, et Ames ber-
richonnes, couronné par l'Académie
Française ; et cinq pièces qui com-
prennent La Mare au Diable, quatre
actes d'après George Sand, représen-
tée à l'Odéon, ont fondé la juste ré-
putation de cet écrivain. Sans comp-
ter une bonne centaine de conféren-
* *
ces.
Gabriel REUILLARD.
NM. Herriot, Raynaldy
, et Godart inaugurent
l'Exposition du Travail
———
Quatre mille exposants. Ce n'est pas une
armée facile à discipliner. Après dix jours
d'un labeur qui se prolongea toute la nuit
dernière, les organIsateurs purent termi-
ner ce matin l'agencement des travaux
multiples envoyés par Paris et les dépar-
tements.
MM. Herriot, président du Conseil, RayT
naldy, ministre du Commerce, Justin Go-
dart, ministre du Travail, et de Moro-Giaf-
ferri, sous-secrétaire d'Etat à l'Enseigne-
ment technique, viennent à 14 h. 30 inau-
gurer la première Exposition nationale du
Travail.
Ils sont reçus par M. Lebrun, ancien
ministre de la Guerre et président du Co-
mité exclusif, M. Lucien Klotz, et M. Mar-
tin, à qui revient l'honneur d'avoir ins-
tallé l'exposition.
Au Pavillon de Marsan
Sous la voûte, une œuvre d'art émou-
vante : La pieta, du sculpteur Perrin, a
été fondue par M. Chauchayras, mouleur
septuagénaire. Et le cortège officiel peut
apprendre le nom de ce fondeur artiste
qui sait conserver à l'œuvre d'art toutes
ses nuances, parce que lui-même les com-
prend et les aime ! Travail presque en
marge de l'exposition d'ailleurs.
A l'intérieur du Pavillon de Marsan,
c'est une promenade à travers les dépar-
tements, depuis l'Aitn et la Meurthe-et-
'Mosel.Je jusqu'aux départements de l'Ouest.
Il y a de tout : des mannequins, des ma-
quettes de meubles die style, des étoffes et
des travaux de prothèse dentaire ; des
œuvres de patiience aussi, reconstitution
en cuivre ou en bois de châteaux histori-
ques ou de cathédrales.
Un château féodal avec horloge à caril-
lon, n'a pas coûté moins de deux ans' de
travail à M. Jean Bouchez. ,
Dès travaux jndustrialisables
Par catégorie, le meilleur ouvrier de
France sera proclamé.
Tel était le programme des organisa-
teurs. M. Lucien Klotz l'explique à M.
Herriot, lequel s'arrête devant les* travaux
diplômés qui bénéficient d'une carte blan-
che avec liseré tricolore.
Ce sont les travaux industrialisables qui
ont retenu l'attention du jury, ceux qui
directement participent au développement
économique d'un pays.
Et le représentant de tous les départe-
ments de l'Ouest se lamente. Le F*
l'Ille-et-Vilaine, le Morbihan, la Manche,
les Côtes-du-Nord ont envoyé de bien jolis
travaux, soignés, artistes : broderies, fer-
ronnerie, reliures, et même meubles, œu-
vres d'artisans isolés et patients.
Il y a peu de lauréats, cependant. Si, au
moins, il y avait des médailles, regrette
leur délégué, pour récompenser la patien-
ce des artisans !
Toutes les catégories ont leurs diplô-
més, sauf les meubles.
A la salle Saint-Jean
Les 4.000 exposants n'ont pu, évidem-
ment, trouver place au pavillon de Mar-
san. Le cortège officiel quitte son exposi-
tion bigarrée pour se rendre à l'Hôtel de
Ville, salle Saint-Jean, où se trouve la
mécanique, la photographie et la bijoute-
rie.
C'était au pavillon de Marsan le salon
de l'imagination artisanale. C'est ici celuil
de l'ingéniosité. Et M. le président du Con-
seil, très vivement, s'y intéresse..
DEUXIÈME ÉDITION
6 pages
Eugène MERLE, Directeur
Quotidien
Troisième année M" 471
-« DI NANCH[ 18 NVIIR 1«
DIRECTION - RÉDACTION
ADMINISTRATION
Paris - S oir- Publicité
11, Boulevard Montmartre, Paris
Téléphone : GUTENB. 67-82, 67-83, LOUVRE 20-41, 28-05
Adr. télégr.: PARIS-SOIR-PARIS - Chèque postal N. 60.640
te Paysan-Sourseois
Il se produit dans nos campagnes,
tout au moins dans la région que je
tonnais particulièrement, en Berry, un
cfait économique et psychologique qui
ne me semble pas avoir été mis beau-
[coup en lumière jusqu'Ici.
Notre paysan s'est métamorphosé.,
[cc Naturellement ! me direz-vous : le
progrès ! l'instruction ! » Non. L'ar-
gent ! L'argent a causé sa brusque
.transformation. La terre a pris beau-
coup de plus-value depuis la guerre et
le cultivateur, presque complètement
exonéré d'impôts, a retiré d'importants
bénéfices de la vente de son bétail et
des produits de: toutes sortes. Il a rempli
son bas de laine de Bons de la Défense
Nationale, d'abord parce que ces « bons»
rapportent tout de suite un intérêt, et
puis, il n'a plus pour le papier, même
le papier-monnaie, cette méfiance que
ses frères témoignaient aux assignats.
Il dit seulement avec une nuance d'in-
quiétude : -
— J'en ons trop ! Ça pourrait mm
craquer !
Il préfère néanmoins quelque chose
de plus solide encore, qu'il connaît
mieux, qui lui inspire vraiment con-
fiance : la terre ! II ,en achète autant
qu'il peut. Quantité de fermiers se sont
rendus acquéreurs des domaines qu'ils
cultivaient avant 1914. En France, le
nombre des paysans devenus proprié-
taires se chiffre par centaines de mil-
liers. La preuve -en est que les droits
sur les mutations d'immeubles se sont
accrus depuis 1919 dans des proportions
formidables.
Ce morcellement des terres est d'ail-
leurs un bienfait. Plus les vastes domai-
nes deviennent rares, plus les exploita-
tions moyennes se multiplient, plus
nous aurons de petits cultivateurs indé-
pendants, mieux la terre s'en trouvera.
Le paysan, c'est l'épargne, nous le sa-
vons, et son épargne va généralement
à la terre. Il la soigne davantage depuis
qu'elle lui appartient et lui, si âpre au
gain, si rebelle autrefois à toute nova-
tion, n'hésite plus à acheter des machi.,
nés agricoles et des engrais chimiques
Cet état de choses devait avoir fatale-
ment une répercussion sur sa mentalité.
Le Germain de George Sand, le Four-
chon de Balzac, le père Fouan de Zola,
ni les uns ni les autres ne ressemblent
au paysan actuel. Devenu propriétaire,
Jacques Bonhomme a brisé tous les
liens qui le rattachaient encore au pas-
isé. Il s'est séparé de tous les témoins
gênants ; coutumes, costumes, inobi,
lier, langage, etc. dans lesquels, il re-
trouvait le souvenir de son ancienne
servilité. Il a jeté sa blouse aux orties,
remplacé dans sa maison le vieux dres-
soir luisant par un buffet Henri II, le
« lit à quenouilles » par un lit en ci-
tronnier avec des roses et des pigeons
pyrogravés sur les panneaux. Il élève
le verbe, chasse, fume de gros cigares,
mange de la viande tous les jours, roule
en automobile avec ses veaux et ses
cochons et fait partie du Conseil muni-
cipal !
L'un d'eux voulut s'offrir des meu-
bles de salon « épatants ». Il vint à
Paris avec sa femme pour les acheter :
quatre fauteuils et un canapé en Au-
ibusson (en vrai !.).
— Ah ! me disait la paysanne, ses
gros bras potelés et rougeauds sortis
de leur carapace de soie, si v'aviez vu
la tête à Mme X. (ici le nom d'une no-
table bourgeoise du pays) quand ma
bonne a poussé les volets de mon sa-
lon et enlevé les z'housses de mes Au-
ibussjtn : elle a failli se trouver mal.
C'est que les siennes représentent des
fleurs et les miennes, c'est les fables
de La Fontaine. Et celles-là coûtent
ben plus cher !.
Je ne suis pas hypnotisé par le passé
au point de souhaiter le retour de 4a
diligence et de l'éclairage au suif, mais
je ne puis m'empêcher de regretter cer-
taines choses que l'enrichissement .du
paysan a reléguées au grenier parmi
les ustensiles hors d'usage. « Toute la
richesse, toutes les splendeurs, toute la
grâce du monde est dans le passé », a
dit Anatole France dans la Vie en fleurs.
Et c'est en effet toute la grâce paysanne,
avec ses gestes, ses attitudes, son natu-
rel, qui disparaissent avec les traditions,
les mœurs, les choses du passé. Le pay-
san a été piqué de la piteuse Vanité
d'être habillé et meublé comme un bour-
geois ; mais, en voulant ressembler au
citadin, en recherchant le luxe et l'ar-
tifice, il a perdu le sens de cette simpli-
cité qui était belle parce qu'elle était
proche de la nature.
Sans doute, mon bonhomme a quel-
que ressemblance avec le « Nouveau-
Riche »» dont la silhouette est apparue
sur les tréteaux, dans les illustrés et dont
tes bons mots ont alimenté les nouvelles
à la main des quotidiens et des journaux
humoristiques, mais l'enrichi de la cam-
pagne diffère beaucoup de celui des vil-
les. C'est bien un type nouveau que je
vous présente, et je suis étonné qu'il
ne se trouve pas un auteur pour mettre
à la scène le Paysan-Bourgeois du xx*
siècle, alors que Molière, au XVIIe siècle,
nous donnait le Bourgeois-Gentilhom-
me !
Rions de ses travers, mais il serait
injuste de ne pas reconnaître qu'après
des siècles de misère et d'asservisse-
ment le paysan a bien droit à ce
bonheur que lui enviait, par anticipa-
tion, le poète de Mantoue, et disons-
nous que, si tel est son plaisir, c'est
bien un peu son tour de faire, aujour-
d'hui, le bourgeois !
Hugues LAPAI RE.
NOTRE CONTE
En 58 page
PREMIER ANNIVERSAIRE
A L'EXPOSITION DES ARTS DÉCORATIFS !
Gorky, Chaliapine
et Lounatcharsky
vont être nos hôtes
Les plus éminents représentants
de l'art fusse les accompagnent
Nous avons informé nos lecteurs de la
participation de la Russie des Soviets à
l'Exposition Internationale des Arts Dé-
coratifs, et de l'arrivée prochaine à Pa-
ris d'une délégation moscovite dirigée par
le commissaire du peuple à l'Instruction.
publique Lounatcharsky.
Cette information est aujourd'hui con-
firmée. JJne dépêche de Leningrad pré-
cise, en outre, que M. Lounatcharsky sera
accompagné de Mme Kamenev, la sœur
de Trotskv.
La délégation sera composée des plus
éminents représentants de l'art russe mo-
derne. En tête, le grand écrivain Maxime
Gorkii et l'inoubliable créateur de Boris
Godounov, Fédor Chaliapine.
A leurs côtés arriveront l'architecte Mel-
nikoV,, le régisseur du théâtre Kamerny
Taïrov. l'artiste connue. Mme Coopex, le
président de l'Académie des Beaux-Arts
Kogan, le musicien Kuper, le peintre
Iakoulov, la grande couturière Mme La-
manova, le poète Malakovsky, et la dan-
seuse Spesivtzeva.
LE CHIEN PORTEUR
Ce lion ioutuu àscompag ruant sa maîtres-
se-, retour des grands magasins, est cons-
cient de sa nouvelle fonction ; aussi prend-
il un air digne. C'est qu'il tient la place
du mari de la jeune femme, et encore..,,
le mari eût, certainement, lui, porte Les
plus, lourds colis.
LA POLITIQUE DU CARTEL
Politique générale
L
es lauriers dont s'est couvert jadis feu
M. de Lasteyrie empêchent de dor-
- -r Il .,., ,
mIr il. ixene Laiarge, seul survivant au
Bloc national en Corrèze. Ce député, qui,
comme les peuples heureux n'a pas d'his-
toire, brûle d'interpeller le Gouverne-
ment sur la politique générale. et Le
pain augmente, la crise sociale est pro-
che, les consciences sont troublées, l'Al-
lemagne ne désarme pas. » D'effroya-
bles catastrophes nous menacent. L'an-
goisse étreint M. Lafarge qui somme la
majorité « de prendre ses responsabi-
lités B !
Hélas! le président du Conseil n'a
point paru s'émouvoir des périls qui mo-
tivent l'angoisse patriotique de M. La-
farge. Il a demandé et obtenu le renvoi
à la suite de l'interpellation. Dérobade ?
Pas du tout ! Réponse du berger à la
bergère. La politique générale, dans les
circonstances actuelles, est prétexte à
vains bavardages. Lui consacrer un dé-
bat particulier, alors que chaque jour,
à propos du budget, chapitre par chapi-
tre, elle fournit l'occasion de débats ap-
profondis, c'est vouloir perdre du temps
et saboter le travail parlementaire. Le
prix du pain hante les nuits de M. La-
farge ? Comme nous le comprenons !
Mais aussi quelle sollicitude à retarde-
ment ! Il y a cinq ans que la question
se pose et que M. Lafarge se tait. Ré-
cemment, une discussion sur la vie chère
s'est instituée devant la Chambre. M.
Lafarge n'y a point participé. Sa vigi?
lance était-elle en défaut et spn an-
goisse endormie ? Cette semaine, l'inter-
pellation de notre ami Masson sur les
arrèves de Douarnenez a nermis au Gou-
vernement, par l'organe de M. Camille
Chautemps, de préciser son attitude
dans la crise sociale qu'appréhende M.
Lafarge. Le discours de M. Chautemps
constitue l'affirmation politique la plus
hardie qu'un Gouvernement ait jamais
osé produire sous la troisième Républi-
que. M. Lafarge n'a rien dit, et ses amis
sont restés cois à leur banc.
L'examen du budget des affaires
étrangères réserve à M. Lafarge de nou-
veaux sujets d'angoisse. M. Herriot dé-
montrera, textes en mains, que si l'Al-
lemagne tente dé faire de sa police une
armée, « c'est qu'à Boulogne M. Mille-
rand a toléré ce camouflage a, que le
contrôle de ses préparatifs militaires a
été supprimé par l'occupation de la
Ruhr et rétabli à la suite des accords de
Londres.
Pour le moment, il importe de voter
un budget en équilibre.
La majorité s'y emploie, laissant M.
Lafarge à son angoisse qui est celle d'un
rescapé dont le suffrage universel, par
un hasard qui ne se reproduira plus, a
renouvelé le mandat. C'est sur le sort du
Bloc national que se lamente le colistier
de M. de Lasteyrie.
Condoléances, Monsieur !
L.-O. FROSSARt.
LA CRISE ALLEMANDE
Pourquoi le taiiiet Luther
n'a pas paru au Reichstag
Les syndicats ouvriers menacent
; de faire la grève générale
* Il est dit que la crise allemande
traînera d'épisode en épisode. Le cabi-
net Luther, qui devait se présenter de-
vant le Reichstag hier soir, a déclaré
qu'il devrait ajourner sa déclaration par-
ce qu'il n'était pas au complet. Il lui
manquait plusieurs ministres, dont un
particulièrement important, le ministre
defa Finances. Les personnalités aux-
quelles s'est adressé M. Luther lui ont
opposé un refus. Il se' peut que ces re-
fus aient été dictés par des raisons po-
litiques ou par des considérations tech-
niques.
+ En fait, des conflits sérieux sujJ-
sistent entre les nationalistes et les ca-
tholiques. Ces conflits portent :.
• 1° Sur la politique extérieure.
nationalistes veulent prbtester, contre *e
maintien de l'occupation de Cologne en
des termes que répudient les catholi-
ques.
2° Sur la politique intérieure. Les na-
tionalistes se refusent, à insérer le mot
République dans la déclaration, tandis
que les catholiques se proclament atta-
chés à la Constitution. Les nationalistes
prétendent revaloriser la dette publique
abolie-par la- faillite de l'ancien mark,
et lès catholiques et aussi les populis-
tes, répugnent aux propositions que fait
la droite, et qu'ils jugent désastreuses.
+ Mais l'opinion populaire s'émeut
de plus en plus en Allemagne. Le jour-
nal du parti social - démocrate, le
Vorwaerts, déclare que, si les nationa-
listes se livrent à une attaque quelcon-
que, la classe ouvrière leur répondra
par la grève générale.
M, Kanitz, dont la participation
au Cabinet Luther est certaine Il
* La journée de lundi sera, donc très
intéressante.
En attendant, les pourparlers franxco-
allemands continuent à traîner. Ils ne
reprendront sans doute activement
qu'une fois la crise ministérielle du
Reich liquidée d'une manière ou de
l'autre.
Un Office spécial assurera désormais
la répartition des prestations en nature
"Le régime actuel a lésé les Régions
dévastées", constate M. Herriot
M. Bouilloux-Laffont présidecette séance
matinale, consacrée à la création d'un
office dé prestations en nature, et que sui-
vent une quarantaine de députés.
Nécessité et objet de l'office
M. Lucien Lamoureux, rapporteur, ad-
joint de la commission des Finances, de-
mande à ses collègues de voter ce projet
urgent. La mauvaise foi allemande, en
matière de prestation, est éclatante. Mais
nous avons commis des fautes en n'orga-
nisant pas cet office. Il est nécessaire. Il
aura trois opérations à faire : propa-
gande, paiement des livraisons faites par
les particuliers allemands ; encaissement
des sommes dues par les parties prenantes
françaises.
M. Lamoureux décrit ensuite le iraéea-
nisme administratif : un comité de six
membres sous l'autorité du président du
Conseil l'administrera.
M. Désiré Ferry regrette que la com-
mission des Affaires étrangères n'ait pas
été consultée et demande un choix judi-
cieux des membres du conseil.
La discussion générale est close et l'on
passe aussitôt à l'examen des articles.
Une priorité aux Régions libérées
Sur l'article premier, un débat assez
long s'engage entre M. Philippoteaux et
M. Herriot au sujet des Répons libérées.
M. Philippoteaux voudrait que l'on attri-
buât aux Régions libérées un minimum de
200 millions de prestations en matériaux
par priorité, à titre de garantie.
M. Herriot assure que cet amendement
est parfaitement inutile et qu'il suffit,
pour tranquilliser tout le monde, de l'en-
gagement que prend le gouvernement de
veiller avant tout aux intérêts des Régions
libérées. Ce n'est pas sa faute si la poli-
tique des préstations en nature a été né-
gligée avant lui et si les Régions libérées
en ont pâti. Il n'en sera plus ainsi.
t Voir la suite e113e pàge,
QUAND LE MILITAIRE EST ROI.
à -
Comment l'Êtat-Hajor général encourage
la reconstitution les régions dévastées
(De notre envoyé spécial.)
Reims, janvier 1925. — Pour instruire
in procès, il faut d'abord en connaître.
D'est le propre du journaliste qu'il s'ef-
'orce, dans tous les cas, à se renseigner
ivant d'exercer son humeur. Cette enquête
Ruines de guerre, à Suippes
pouvait nous valoir tous les reproches fors
un seul. Nous étions bien renseignés.
Le voyage ne manquait pas d'attraits.
Il en débordait au contraire. On se diver-
tit, a la vérité, comme on peut. Courir le
steppe marnais ne prête pas au plaisir,
mais oe camp de Tahure, rongeur comme
une mauvaise lèpre, ce bled enclavé dans
les plaines, cet affreux musée de la « gran-
de guerre » entretenu et conservé au plein
milieu d'un département de France, quelle
farce !
— Ouais I Pour vous,; Parisien et pas-
sant, c'est une farce, nous disaient les vil-
lageois. Mais si vous en étiez, comme nous,
les victimes, sans doute la trouveriez-yous
moins drôle ! Tout n'est pas de rire. Ve-
nez-vous pour nous gausser ou nous aider?
Car les villageois, ici, aiment les plai-
santeries courtes. Celle-là, qui leur coûte
cher, dure depuis 1918, durera plus long-
temps encore si les choses vont leur train.
Ils en ont été les dupes. Peu ou prou dé-
fendus, ils se préparent à l'être davan-
tage.
Excédés par une lutte inégale — l'auto-
rité militaire omnipotente contre des con-
tribuables, le pot de fer contre le pot de
terre — ils posent tout à trac la question :
« Pour nous ou contre nous ». Qu'on
s'étonne de la mise en demeure, et ces fins
Champenois, tout pleins d'une sage r er-
ve, deviennent aussitôt les plus loquaces du
monde, étalent leurs griefs, amassent leurs
doléances, trouvent, pour persuader, une
éloquence pleine de sel.
Bernard Lecache.
[[Voir, la suite en 3* page)
AUJOURD'HUI A CLICHY
Les Moscoutaires
11 vont
se bolcheviser
En attendant, ils devront réintégrer
après avoir exclu
Il y a des gens qui se disent bolchevis-
tes, et qui ne sont pas du tout des bal-
iCthBViistes.; Tels les adhérents, cependant
orthodoxes, de la section française de -l'In-
ternat ionaile Communiste. Ils ^'en font,
eux-mêmes, l'aveu, ce matin, à la salle
de-s fêtes de Clifchv, 19, rue Reflut.
A neuf heures, en effet, ils ont ouvert
un Congrès qui, pour être national, ne
tend pas moins à la « bolchevisation » du
Parti. Ce n'est pas, comme on voit, un
Congrèsordinai:re.'
La « bolchevisation » s'opère dans un
mystère absolu. La presse bourgeoise est
impitoyablement exclue.
A la vérité, la bolchevisation réclamée
du Congrès peut paraître curieuse..
Pour commencer, les Moscoutaires de-
vront, sans murmurer, exécuter les or-
dres de Moscou.
Or, ce sont d'étranges ordres.
Le Parti français a reçu sommation de
réintégrer dans son sein Monatte, Ros-
mer et Delagarde, qu'il yîent si gentiment
d'exclure.
La pilule est amère et d'autant plus dif-
ficiile à avaler que les trois moscoutaires
déchus ne veulent pas revenir.
On dit qu'ils se trouvent fort bien à la
porte, et préparent une publi'cation qui
les séparera tout à fait de leurs ex-cama-
rades.
La situation intérieure de l'organisation
ne manquera pas non plus de dresser les
congressistes les uns contre des autres.
Louis Sellier, secrétaire-.général, fut
démissionnaire durant trois jours. Démis-
sionnera-t-ill tout à fait ?
Les conseillers municipaux Colly, Ca-
miMe Renault, Jean Morin, fatigués de la
férule à Treinl, entendent ne plus se re-
présenter aux prochaines élections. Se-
ront-ils exclus pour désertion en présence
de l'ennemi ?
Le citoyen Garchery, député de la Seine,
qui! a reçu l'ordre de se présenter contre
le socialiste Pierre Dormoy, aux élections
municipales, refuse d'obéir. Sera-t-il ex-
communié ?
Enfin, le Partil entend conquérir toutes
les mairies de banlieue. Docilement, le
citoyen Marcel Cachin s'est fait instrire
en qualité d'électeur à Saint-Ouen. pour
ne pas y être élu. Quant au vaillant, Cou-
turier. il sera, tête de liste à Levalilois.
Bolchevisons ! Boltehevisons !
EN 2 PAGE :
La Critique dramatique
de HENRI BERAUD
La Critique musicale
de GEORGES PIOCtf
Les aviateurs du raid Paris-Tchad
attendent toujours le beau temps
La mission du Tchad n'a pas encore pu
partir, ce matin, par suite de la brume qui
règne sur la région parisienne.
Dès sept heures, les pilotes de Goys, Vuille-
min, Pelletier Doisy et Dagneaux se trou-
vaient à l'aérodrome de Bue, où les méca-
niciens Basin et Kneeht passaient l'inspec-
tion des machines.
A onze heures, les bulletins météorologi-
ques signalaient toujours la brume dans
toute la région parisienne où, en certains en-
droits, la visibilité n'excédait pas 50 mètres.
En présence de cette situation. le départ du
raid fut à nouveau ajourné à demain.
Nouvelles découvertes
archéologiques en Egypte
Londres, 17 janvier. — Des Améiricains
qui faisaient des fouilles à Sakhara, vien-
nent de mettre au jour une tombe de la
III" Dynastie, antérieure de 3.000 ans ài
celle de Toutankhamen. Sakhara est siltué
à seize kiilomètres des pyramides de Giseh,
et est la nécropole de Memphis, la plus
ancienne capitale de l'Egypte. Récemment
on y a découvert une statue de Gepi Ier,
un pharaon des premiers âges de l'Egypte.
ARAIGNEES Db SOIR
Jeux de mains.
Deux députer MM. Montigny et Palmade,
veulent empêcher leurs petits camarades de
se battre.. pendant les heures de travail par-
lementaire. Dans ce. dessein, ils proposent
que la peine' capitale, c'est-à-dire la censure
avec exclusion temporaire, puisse être pro-
noncée en toute souveraineté par le prési-
dent sans consultation préalable de l'As-
semblée.
Il est certain que, dans l'état actuei du
règlement, ce pauvre président se trouve à
peu près désarmé. Pour protester contre le
désordre, il n'a guère d'autre ressource que
de couvrir sa tête d'un, chapeau, ce qui est
une autre manière de se voiler la face. Sans
doute la réforme préconisée par le groupe
Palmade-Montigny donnera-t-elle de bons rér
sultats. Si elle échoue, on pourra toujours
en essayer une autre tendant, non pas à ren-
forcer les pouvoirs du président, mais à mo-
difier le rôle des huissiers. Lorsque deux
députés manifestent l'intention d'en venir
aux mains, douze huissiers se précipitent
immédiatement pour les retenir par les bas-
ques de leur jaquette. C'est ce qu'attendaient
les deux compères, satisfaits d'un incident
qui leur procure à peu de frais, dans leur
circonscription, une flatteuse réputation,
d'homme A poigne et de mauvais coucheur.
Il faudrait changer cela. Dorénavant, les
huissiers ne devraient plus intervenir que
pour isoler les champions, les soigner entre
deux rounds et compter les dix secondes
dans les oreilles du vaincu. Cette sage atti-
tude contribuerait certainement à pacifier
l'hémicycle.
Voyant que la foule se disposait à le laisser
massacrer tranquillement son adversaire,
Marius s'écriait : (c Alors, quoi ! on ne
sépare plus, ici !. » Il y a beaucoup de
l Marius à la Chambre.
Bernard GERVAISE.
Hugues LAPAIRE
M. Hugues Lapaire a mérité d'être
dénommé par Laurent Tailhade, qui
n'était pas un bénisseur, « le Remi
Belleau de la pléiade patoisante ».
C'est l'âme de sa terre, si nous
pouvons dire, qu'on respire tout au
Gong de l'œuvre déjà' considérable de
cet écrivain de- terroir, fervent ré-
gionaliste, qui connaît, aime et chante
le Berry et les Berrichons.
Son naturalisme (il, a le souci de
l'observation juste et le goût des dé-
tails évocateurs, ses paysans aux-
quels il fait parler ce français un
peu archaïque dans lequel s'expri-
ment les gens du Centre, ne sont « ni
anges ni bêtes ») s'élève, cependant,
un peu au-dessus de la vie réelle, la
poétise et, pour tout dire, l'idéalise,
mais en lui laissant ses propres 'COL'"
leurs. Et il conte volontiers de sa-
voureuses histoires où la malice fron-
deusè des Nivernais imprègne cha-
que page et montre, en même temps
que sa solidité foncière, la finesse na-
tive d'une race ayant eu le rare pri-
viilège de naître dans une des plus
aimables contrées du pays de France.
Son style est limpide et nerveux com-
me le vin blanc des pays où il semble
qu'il se soit nourri, lui aussi, du suc
d'une terre où pousse la vigne. Le
mot juste, le mot qui dit « chat .»
quand ii s'agit de dire « chat », le
fleurit sans vergogne et sans hypo-
crisie.
Une dizaine de volumes de poésies
parmi lesquels Ait Pays du Berry et
Les Chansons berriaudes ; une quin-
zaine de volumes, romans et nouvel-
les, dont UEpervier, qui. valut à son
auteur le Prix Jean Revel, Les Acca-
pareurs, le Prix Balzac, et Ames ber-
richonnes, couronné par l'Académie
Française ; et cinq pièces qui com-
prennent La Mare au Diable, quatre
actes d'après George Sand, représen-
tée à l'Odéon, ont fondé la juste ré-
putation de cet écrivain. Sans comp-
ter une bonne centaine de conféren-
* *
ces.
Gabriel REUILLARD.
NM. Herriot, Raynaldy
, et Godart inaugurent
l'Exposition du Travail
———
Quatre mille exposants. Ce n'est pas une
armée facile à discipliner. Après dix jours
d'un labeur qui se prolongea toute la nuit
dernière, les organIsateurs purent termi-
ner ce matin l'agencement des travaux
multiples envoyés par Paris et les dépar-
tements.
MM. Herriot, président du Conseil, RayT
naldy, ministre du Commerce, Justin Go-
dart, ministre du Travail, et de Moro-Giaf-
ferri, sous-secrétaire d'Etat à l'Enseigne-
ment technique, viennent à 14 h. 30 inau-
gurer la première Exposition nationale du
Travail.
Ils sont reçus par M. Lebrun, ancien
ministre de la Guerre et président du Co-
mité exclusif, M. Lucien Klotz, et M. Mar-
tin, à qui revient l'honneur d'avoir ins-
tallé l'exposition.
Au Pavillon de Marsan
Sous la voûte, une œuvre d'art émou-
vante : La pieta, du sculpteur Perrin, a
été fondue par M. Chauchayras, mouleur
septuagénaire. Et le cortège officiel peut
apprendre le nom de ce fondeur artiste
qui sait conserver à l'œuvre d'art toutes
ses nuances, parce que lui-même les com-
prend et les aime ! Travail presque en
marge de l'exposition d'ailleurs.
A l'intérieur du Pavillon de Marsan,
c'est une promenade à travers les dépar-
tements, depuis l'Aitn et la Meurthe-et-
'Mosel.Je jusqu'aux départements de l'Ouest.
Il y a de tout : des mannequins, des ma-
quettes de meubles die style, des étoffes et
des travaux de prothèse dentaire ; des
œuvres de patiience aussi, reconstitution
en cuivre ou en bois de châteaux histori-
ques ou de cathédrales.
Un château féodal avec horloge à caril-
lon, n'a pas coûté moins de deux ans' de
travail à M. Jean Bouchez. ,
Dès travaux jndustrialisables
Par catégorie, le meilleur ouvrier de
France sera proclamé.
Tel était le programme des organisa-
teurs. M. Lucien Klotz l'explique à M.
Herriot, lequel s'arrête devant les* travaux
diplômés qui bénéficient d'une carte blan-
che avec liseré tricolore.
Ce sont les travaux industrialisables qui
ont retenu l'attention du jury, ceux qui
directement participent au développement
économique d'un pays.
Et le représentant de tous les départe-
ments de l'Ouest se lamente. Le F*
l'Ille-et-Vilaine, le Morbihan, la Manche,
les Côtes-du-Nord ont envoyé de bien jolis
travaux, soignés, artistes : broderies, fer-
ronnerie, reliures, et même meubles, œu-
vres d'artisans isolés et patients.
Il y a peu de lauréats, cependant. Si, au
moins, il y avait des médailles, regrette
leur délégué, pour récompenser la patien-
ce des artisans !
Toutes les catégories ont leurs diplô-
més, sauf les meubles.
A la salle Saint-Jean
Les 4.000 exposants n'ont pu, évidem-
ment, trouver place au pavillon de Mar-
san. Le cortège officiel quitte son exposi-
tion bigarrée pour se rendre à l'Hôtel de
Ville, salle Saint-Jean, où se trouve la
mécanique, la photographie et la bijoute-
rie.
C'était au pavillon de Marsan le salon
de l'imagination artisanale. C'est ici celuil
de l'ingéniosité. Et M. le président du Con-
seil, très vivement, s'y intéresse..
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